C'est dans un élan excessif et pour retrouver son poste que la journaliste Ann Mitchell invente le personnage de John Doe qu'elle fait passer pour réel dans une lettre de suicide dénonçant le malaise social régnant aux USA. Mais lorsque la population se sent émue par ce personnage, elle est obligée de trouver un "homme de la rue" pour jouer John Doe, et cet homme ce sera John Willoughby, un joueur de baseball sur la touche à cause d'un handicap au bras.

Capra rentre très vite dans le vif du sujet et met peu à peu en place l'intrigue et les personnages, puis mettre en scène leur évolution, tout comme celle du monde les entourant. Il nous intéresse assez facilement à ses personnages, que ce soit par les enjeux ou par le mystère entourant la suite des événement. Il met le personnage de John Willoughby dans une situation d'abord idyllique pour lui, voyant l'argent facile venir dans ses poches, surtout qu'il en a besoin, mais il sera vite rattrapé par ses peurs et sa vision du monde. Se faisant tour à tour drôle, touchant, charmant, "Meet John Doe" est un vrai régal, du moins dans la première partie du film.

Dans "Meet John Doe", Capra décrit avec tendresse un personnage qui va peu à peu se retrouver dépasser par ce qu'il a engendré tout en critiquant férocement voire cyniquement la manipulation médiatique et populiste plus généralement. Néanmoins et sans être gênant pour apprécier et se laisser charmer par le film, c'est un peu dommage que ainsi que le licenciement abusif. Capra tombe par moment dans une certaine naïveté dans la seconde partie qui fait par moment tout son charme et son humanisme mais aussi n'évite pas quelques légères lourdeurs.

Capra s'appuie sur des interprétations sans faille, donnant une consistance à des personnages déjà très bien écrit. Gary Cooper est touchant de sincérité dans le rôle de cet homme qui va se faire manipuler à son insu, face à lui Barabara Stanwyck est aussi belle que talentueuse et Edward Arnold est parfait dans le rôle du manipulateur.

Si je reste un peu moins charmé par la seconde partie du film, cela reste une oeuvre tendre, intelligente et attachante où Capra nous intéresse aux enjeux et personnages qu'il met en scène, qui en plus bénéficient d'excellentes interprétations.

Merci à New_Born pour la découverte !
Docteur_Jivago
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le 8 oct. 2014

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Docteur_Jivago

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