"L'année 1966, est sans conteste l’année d’un nombre incalculable de grands crus du genre western au cinéma. Au fil des mois des films qui allaient devenir cultes avec raisons, se succédèrent dans les salles. Parmi eux, "Django", "Les Professionnels", "Le Bon, La Brute et Le Truand", "Navajo Joe", "El Dorado" et j’en passe. Des films qui rendent hommage aux légendes de l’Ouest américain et ne naissent pourtant pas forcément sur le sol des cow-boys.
Avec « L’Homme de la Sierra », c’est un cinéaste canadien, en la personne de Sidney J. Furie qui proposa alors, sa propre vision du western. On lui doit, dans la majorité de sa carrière des films de seconde zone ayant rencontré quelques succès public dans les années 80, comme la saga « Aigle de Fer » ou le film fantastique très réussi : « L’Emprise ».
Ici, il oppose le légendaire Marlon Brando, qui incarne un personnage en quête de rédemption, face au desperado campé par John Saxon. Un duel inédit qui se déroule sous un soleil de plomb à la frontière mexicaine et nous propose une des plus belles scènes du genre, par son originalité et sa maîtrise, à travers un bras de fer mémorable.
On ressent très nettement l’influence de Sergio Leone, plans serrés sur les regards, visages bronzés et crasseux, bande originale sublime et marquante, ainsi qu’une mise en scène plutôt riche. Mais, loin d’une pale copie, le film trouve sa propre identité, et se compose de situations inventives et bien construites. Avec ses allures de western aux codes brisés, alors que le genre se renouvelle en ce sens, depuis l’entrée en scène d’un certain Clint Eastwood… "L’Homme de la Sierra", est en fait, un film plutôt classique qui propose une trame moins déconvenue que l’on pouvait l’attendre et malgré le fait qu’il ne révolutionne aucunement le genre, ce film, arrive à convaincre naturellement.
Les éléments les plus percutants de l’œuvre, semblent avant tout être l’esthétisme remarquable et la photographie très appliquée qui en découle. Mais le casting ne démérite pas. John Saxon, qui n’est pourtant pas, un comédien que je porte spécialement dans mon cœur, est clairement performant dans son rôle de bandit acerbe. Marlon Brando, n’y exécutes pas son meilleur rôle, mais sa prestation est honorable.
Le tout s'avère : violent, romantique, épique et touchant, ce spectacle est des plus recommandables et propose un divertissement fort sympathique, au happy-end inattendu."
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