En Italie, Mathias Pascal, jeune homme candide et gentil, épouse une garce, tandis que sa belle-mère capte ses maigres économies. Il fait une fugue, le temps de se "refaire" au casino, puis de retour, apprend qu'il est mort et enterré suivant une malheureuse confusion.
De la pièce de théatre de Pirandello, Pierre Chenal fait une médiocre adaptation, à laquelle on préfèrera celle, bien meilleure, de Monicelli avec Marcello Mastroianni en 1985. Le thème de l'oeuvre originelle et sa portée philosophique et métaphysique sont sabordés par une mise en scène démonstrative, purement illustrative, et dans le même ordre d'idées, par le surjeu bien connu de Pierre Blanchar.
Mathias Pascal refait sa vie dans une pension de famille sous le nom inventé d'Adrien Meiss. Cette identité trouble qui n'est pas sans soulever des questions et considérations existentielles ne témoigne ici d'aucune impression sensible dans la part psychologique et intime du personnage. Chenal ne semble s'intéresser qu'aux incidents de voisinage qui affectent Adrien, dont l'imposture innocente pourrait être découverte. Et Mathias-Adrien a bien du mérite de préserver son secret: le moindre soupçon porté sur lui inspire à son interprète une physionomie hébétée et effrayée, conforme à la composition généralement expressionniste et tourmentée qui est invariablement la marque de Pierre Blanchar.
Enfin, l'histoire d'amour qui se profile dans la nouvelle vie de Mathias Pascal est proprement insignifiante tant elle manque de caractère et de vérité.