Il y a de films qui remettent les choses à leur place… Ceux qui portent des armes et qui s’en servent sont des voyous. Le cow-boy, le vrai.
5 AVRIL 2008
En voilà un film pas capitaliste pour un sou. Le western souvent a traité le thème de la propriété, oui, mais l’image du gros propriétaire terrien, c’est l’image même de l’entrepreneur grand cerbère du capitalisme sauvage, le prédateur… Hollywood a rarement été de droite, ni américaine même…
Et en ce jour de la mort de Charlton Heston, on pense à une certaine confusion dans l’imaginaire us : on parle hypocritement des cow-boys comme des pionniers de l’Amérique, ce qui est vrai, mais ce terme regroupe aussi à tort les voyous, petites frappes qui font aussi l’histoire de l’Amérique : ces crapules armées qui n’ont pas de propriété, qui errent sans autre ambition de ramasser du fric, non pas pour le profit mais parce qu’ils n’ont rien d’autres à faire, pour la frime, l’arrogance ou pour se payer juste un coup à boire… Celui-ci ce n’est pas un cow-boy, c’est le hooligan, l’homme de main, le tueur, l’assassin… C’est sûr, ça fait plus beau d’appeler tout ce petit monde cow-boy.
Au moins dans Shane, il n’y a pas d’ambiguïté : le cow-boy, ici, on l’appelle « bouseux », c’est lui le véritable pionnier américain, l’Européen en fuite, un martyrisé, un lâche qui se découvre un goût pour l’aventure, c’est le fermier, le paysan, il porte rarement des armes à feu ou ne sait pas s’en servir ; et il y a le gros propriétaire (le cancer du capitalisme) qui menace dans un no law’s land, et qui finit par faire appel à « l’étranger », le tueur (car le tueur vient toujours d’ailleurs). C’est pas encore Deadwood, mais c’est déjà moins hypocrite.
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