Abe est un professeur de philosophie à l'université. Désœuvré devant la vacuité de sa vie et de son enseignement, il dépérit à vue d’œil, flirtant avec une certaine avidité morbide vers le suicide. Mais heureusement, une jeune et jolie étudiante rouquine va le sauver, être sa muse et ramener en lui la flamme de ses vingts ans.


Comédie romantique bateau vous avez dit ? Oui, mon capitaine ! Carrément ! Tout est là :
le quinqua désabusé ? Check✓
la jeune ingénue amoureuse de son prof qu'elle va évidemment sauver? Check✓
la prof folle du cul et forcément fan de beu(h)verie qui va nous permettre de compléter le triangle amoureux ? Check ✓
Je vous cache pas que pendant 30-40 minutes le temps que tous se mettent en place, on s'emmerderait presque.


Puis boum ! Tout change, le film bascule complétement de ton. On comprend soudainement pourquoi tout était très cliché, c'est une comédie certes, mais une comédie d'un genre un peu plus ... inattendu.


Malgré tout, les personnages manquent légèrement de consistance. Bien qu'endossés par d'excellents comédiens, tout cela manque de profondeur et est très très très cliché, le prof triste est très triste, déçu de la vie, sa mère s'est suicidé, son meilleur ami a sauté sur une mine en irak ; vous voulez encore une petite louchée de pathos ou ça ira ?
L'étudiante est très étudiante américaine : obnubilée par son prof qui est si torturé si profond qu'elle tombe immédiatement éperdument amoureuse de cette âme damnée dont elle boit chacune des paroles.
Mis à part ça, l'ensemble tient bien, et on observe avec un certain plaisir malsain les choses empirer. Le changement de ton permet clairement à l'intrigue de prendre davantage d'ampleur et de relancer l'intérêt pour l'avenir de ces personnages. Mon petit cœur de statisticien du dimanche ne peut s’empêcher de trouver rigolo la place que prend ici le Hasard.
Si Dieu ne joue pas aux dés, dans Matchpoint ou L'Homme irrationnel, le Hasard est source de tout.
L'avenir se trouve parfois au détour d'un bout de conversation, ou sur le choix du gain d'un loto de fête foraine. Le film aborde d'ailleurs très succinctement certains thèmes chers à la philosophie contemporaine sur le choix, la moralité, mais comme dirait Emma, tout cela n'est que du Blabla.
S'il ne fallait retenir que deux choses de ce film en demi teinte finalement c'est que la moralité on lui chie à la gueule, le plus important c'est de suivre son instinct et que Dostoïevski avait tout compris.

Johnutella
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le 14 oct. 2015

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Johnutella

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