L'Homme irrationnel est un Woody Allen, tellement un Woody Allen qu'il n'est en rien surprenant. Les fans du personnage aimeront encore une fois la situation qu'il nous offre dans ce film, on retrouve la classique ambiance du meurtre léger. Quand QT rend léger la violence, Woody Allen rend le meurtre léger.
Le problème c'est que, qui a vu déjà des Woody Allen et notamment Scoop avec Scarlett Johansson se retrouvera en manque de surprise par ce film.
Il y a tellement de points communs entre Scoop et L'Homme irrationnel. Le coup du dernier meurtre à accomplir qui est quasiment accompli mais qui échoue... Entre la survie de Scarlett Johansson de la noyade et le coup de souplesse et de force qui fait tomber Joaquim Phoenix, c'est le même twist. Surtout que dans les deux cas, le film s'arrête juste après de la même façon. Un twist surprenant mais pas trop, un climat presque pas sombre (un des personnages va mourir mais peut importe), le twist, une scène de conclusion qui dure moins d'une minute et FIN.
Mise à part cela et quelques lourdeurs (détaillées à la fin (*)), le film est bon. Tout l'univers et l'intrigue du prof de philo en manque de joies de vivre pour des raisons totalement sorties de nulle part, rend le film très agréable à regarder. Cela peut paraitre un peu abusés pour celles et ceux qui n'apprécient pas le style Woody Allen mais, sinon il n'y a rien à dire, c'est brillant.
Bon pour la note (7/10), je ne vais pas trop tenir compte du manque de surprises dues à la précédente filmographie de Woody Allen. Même si, il ne s'est pas trop foulé et cela m'a déçu. Le film était quand même agréable à regarder et peut-être vraiment apprécié par une personne qui n'a pas vu Scoop et qui est compatible avec le style particulier de Woody Allen. Un Woody Allen de temps en temps, même si c'est plus ou moins la même chose, ne fait pas de mal, c'est la morale de cette histoire.
(*) Les deux lourdeurs:
1/ Grosse soirée chez une étudiante, un dépressif dans la pièce, un mec prend un révolver dans une armoire commence à parler de la roulette russe... Même sans les images, la suite est prévisible. Va-t-il réussir son coup - après 20 minutes de film - même en appuyant 4 ou 5 fois d'affilé sur la gâchette ? Le suspense est insoutenable.
2/ Comme par hasard, le jour où madame veut aller fourrer son nez dans les affaires de monsieur, la fenêtre était restée ouverte.. Peut-être qu'elle connaissait les habitudes du prof de philo de ne pas fermer la fenêtre ? Ou alors, il est normal d'avoir chez soit une fenêtre qui s'ouvre aussi facilement..