Si la dynamique du film qui oscille entre satire philosophique molle et le thème de l'absurdité de l'existence ( Camus et son existentialisme aurait été alors peut être été plus percutant qu'un mélange confus d'illustres noms) est quelque peu difficile à définir, c'est le jeu de Joachin Phoenix qui donne tout son intérêt au film. Abe Lucas est la personnification d'un de nombreux clichés de professeurs de philosophie: cynique à l'extreme pour qui mener son existence est dénué de sens. Mais surtout qui prône haut et fort cette vision de la vie à qui voudra l'entendre (ou pas). Malgré la lourdeur du personnage et la difficulté évidente du rôle, Phoenix, bedonnant et jamais sans son scotch, parviens à donner une complexité à Abe Lucas dont l'étincelle meurtrière rallume le regard en seconde partie de film.