Que sera sera

C'est vrai que j'aime beaucoup Hitchcock car d'un scénario qui ne casse pas 3 pattes à un canard, il parvient à intéresser le spectateur que je suis et à me faire suer d'angoisse même après avoir vu le film un certain nombre de fois.
C'est bien le cas de "l'homme qui en savait trop" réalisé en 1956. Le scénario vaut ce qu'il vaut.
Qui fait quoi et pourquoi l'ambassadeur d'un pays x à Londres veut assassiner le 1er ministre justement en visite à Londres : on n'en saura rien et à la limite, on s'en cogne.
Par contre, le spectateur, que je suis, se met dans la position du touriste lambda (que je pourrais être) qui est embringué dans une affaire abracadabrantesque mais à qui on kidnappe le fils. Une fois ces bases posées, Hitchcock fait évoluer James Stewart et Doris Day dans un monde incertain qui tient de l'improvisation alors que les choses sont parfaitement et superbement orchestrées.
La scène au restaurant marocain avec les jambes interminables de James Stewart et qui se termine par les 2 morceaux de poulet en banderille dans le plat est d'anthologie.
La scène des amis de Doris Day à Londres qui attendent patiemment le retour de Doris Day et James Stewart vaut aussi son pesant de cacahouètes. Et pourtant, elle n'ajoute rien à l'intrigue du film. Mais elle contribue à créer le décalage entre une population "normale" et le couple DDJS à la recherche désespérée de leur fils. Si on me parle encore de chapelle, je me rue dehors
Et n'oublions pas le 1er ministre à qui on veut tant de mal alors qu'il semble si sympathique.
Et le tueur à gages ! Patibulaire mais presque !
Le secret de ce film réside essentiellement dans le fait que l'affaire d'espionnage (dont j'ai dit qu'on s'en foutait complètement) est entièrement traitée par des amateurs qui, à la limite, vont tirer les ficelles et la résoudre sans le savoir, complètement par hasard et sans le concours de la police : c'est grandiose !