L'homme qui ment d'Alain Robbe Grillet, avec Jean Louis Trintignant reprend la forme de ses autres films. Le montage est labyrinthique et enferme le personnage, un soi-disant Boris, dans ses propres mensonges. Malgré la tragédie des autres personnages, l'homme a pleuré est bien lui, le plus tourmenté, celui qui subit profondément les mensonges qu'il crée. Robbe-Grillet achève les formes et les fonds conventionnels, le personnage n'est personne, un homme sans histoire qui lutte contre sa transparence en mentant. Il ne supporte pas ce que nous subissons passivement, le non sens. Alors il va tenter de donner un sens en renouvelant sa vie à partir de celle d'autrui. En vain car celui ci se crée un labyrinthe et s'y perd. Les autres personnages ne sont rien non plus, que des ombres a qui on donne des noms, faute d'autre chose, pour encore une fois, donner du sens, pour participer à une illusion. Car le film est une illusion dans un décor factice, le théâtre prétendant avoir subi une guerre. Et Boris s'en amuse, il joue, ça l'amuse de détraquer l'histoire pour s'y immiscer, pour exister en quelque sorte. C'est l'histoire de l'homme qui voulait exister en mentant sur sa non existence. et force de vouloir plus, il se perdra dans les multiples interpretations déformées d'une même histoire. C'est le romancier, celui qui ment pour donner du sens.