The Man without a star est un petit western sympathique qui apporte un regard digne d’intérêt sur ce moment de transition entre deux savoir-faire relatifs à la gestion du bétail et, plus largement, à la vie économique. Les deux personnages principaux sont projetés dans un univers rugueux et violent qu’ils révèlent par leur regard naïf et leur humour à toute épreuve. C’est ce caractère blagueur qui agace rapidement puisqu’il conduit les acteurs à cabotiner du début à la fin, en roue libre. Ce jeu problématique se double d’un rythme assez mollasson, en dents de scie, qui articule mal ses quelques moments de bravoure avec la banalité d’une amitié à laquelle nous ne nous attachons guère. Nous pourrons pourtant nous délecter des paysages magnifiques que rehausse le Technicolor, ainsi que des séquences représentant le cheptel gigantesque qui, s’ils ne sauraient rivaliser avec le Red River que signe Howard Hawks en 1948, impressionnent tout de même. Le long métrage de King Vidor présente ainsi deux vachers au carrefour de deux rapports à la terre et à l’élevage, le premier utilisant la violence pour régner en maître, le second axé sur la famille et le respect des valeurs, pour une œuvre intelligence mais peu crédible et qui peine à intriguer.