C'est d'abord un fabuleux film d'aventure, complètement à contre-courant de ce qui se faisait à l'époque, puisque et c'est annoncé dès le départ, le pitch n'est pas "comment va-t-il s'en sortir ?" mais "voilà ce qui m'est arrivé !"). Dans la partie centrale Carey est passif, complètement dépendant de sa femme qui va jusqu'à l'installer dans une maison de poupée, il est diminué non seulement physiquement mais blessé dans sa condition d'homme un peu macho, ce qui le rend agressif, voire odieux. Dans la troisième partie plus basée sur l'action, il s'agit s'une lutte pour la survie mais sans espoir, sans happy-end possible. Les auteurs ont alors cru bons de terminer en philosophant lourdement façon bondieuseries, une maladresse fatale empêchant le film d'accéder au chef d'œuvre. Mais ne boudons pas notre plaisir, le spectacle est saisissant, le séjour dans la cave et vraiment très bien réalisé, quant à l'attaque du gros matou, elle fait partie de ces scènes qui resteront à jamais gravées dans la mémoire des cinéphiles.