Little Big Adventure
Tout le scénario de l’Homme qui rétrécit pourrait être dans le titre, tout semble dit, et pourtant le film de Jack Arnold et Richard Matheson se révèle bien plus fin que prévu. Cet homme qui va...
le 19 déc. 2020
27 j'aime
8
Revoir ce film est toujours un plaisir, c'est un parfait exemple de science-fiction dans le quotidien ; ici nous ne sommes pas dans l'espace, mais la démonstration est aussi frappante avec ce film très étonnant écrit par le romancier Richard Matheson à qui on doit plusieurs nouvelles fantastiques ("Je suis une légende") et des travaux pour le cinéma, dont le fameux Duel de Steven Spielberg. C'est le thème de l'atome qui sert de base à cette histoire, il a marqué le cinéma hollywoodien de SF dans les années 50, mais ici, au lieu d'avoir des insectes géants causés par les mutations des radiations, le processus est inversé : c'est l'homme qui rapetisse ! C'est un Américain paisible qui vit cette aventure cauchemardesque où au fur et à mesure que sa taille se réduit, le monde qui l'entoure, jadis familier, devient dangereux et menaçant ; chaque objet anodin comme un crayon, une épingle, une paire de ciseaux ayant pris une nouvelle dimension, devient gigantesque pour lui et va lui servir d'armes une fois qu'il sera tombé dans sa cave alors qu'il est réduit à un soldat de plomb puis un dé à coudre. Ce décor devient vaste et terrifiant dont la locataire est une simple araignée qui pour le héros devient un monstre redoutable. La lutte pour la nourriture devient vitale, et la scène du combat contre l'arachnide est à ce titre un morceau de bravoure d'anthologie qui occupe le dernier tiers du film.
La production fit construire 14 décors de tailles différentes pour accompagner les étapes successives du rapetissement du héros, et les trucages sont très réussis pour l'époque, dans les distances et les proportions des objets en fonction de la taille du héros ; parfois, l'astuce simple consiste à filmer en perspective forcée, c'est un procédé qui est encore utilisé de nos jours, c'est ainsi que Peter Jackson a fait dans le Seigneur des Anneaux pour les scènes dans les trous de Hobbit entre Gandalf et Bilbon. Le roman de Matheson était déjà brillantissime, l'idée renversante et tout à fait indiquée pour le cinéma, en dépit d'un final pessimiste qu'on peut atténuer par une réflexion sur l'infiniment petit. En tout cas, Jack Arnold signe là l'un des films les plus réussis sur le thème du gigantisme et du nanisme, un véritable petit bijou de la science-fiction des années 50.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Top 100 meilleurs films, Les séquences de légende du cinéma (partie 1 : les grands classiques anciens), Les films avec les meilleurs effets spéciaux, Décors de légende et Les meilleurs films fantastiques
Créée
le 27 oct. 2016
Critique lue 543 fois
25 j'aime
21 commentaires
D'autres avis sur L'Homme qui rétrécit
Tout le scénario de l’Homme qui rétrécit pourrait être dans le titre, tout semble dit, et pourtant le film de Jack Arnold et Richard Matheson se révèle bien plus fin que prévu. Cet homme qui va...
le 19 déc. 2020
27 j'aime
8
Il faut le préciser tout de suite : les trucages de ce film des années 50 sont tout simplement époustouflants ! Si je devais retenir une seule raison pour voir et revoir ce petit bijou, ce serai...
Par
le 22 mai 2012
27 j'aime
1
Revoir ce film est toujours un plaisir, c'est un parfait exemple de science-fiction dans le quotidien ; ici nous ne sommes pas dans l'espace, mais la démonstration est aussi frappante avec ce film...
Par
le 27 oct. 2016
25 j'aime
21
Du même critique
Les premiers westerns de Sergio Leone furent accueillis avec dédain par la critique, qualifiés de "spaghetti" par les Américains, et le pire c'est qu'ils se révélèrent des triomphes commerciaux...
Par
le 6 avr. 2018
123 j'aime
98
Grand fan de westerns, j'aime autant le western US et le western spaghetti de Sergio Leone surtout, et celui-ci me tient particulièrement à coeur. Dernier opus de la trilogie des "dollars", c'est...
Par
le 10 juin 2016
98 j'aime
59
On croyait le péplum enterré et désuet, voici l'éblouissante preuve du contraire avec un Ridley Scott inspiré qui renouvelle un genre ayant eu de beaux jours à Hollywood dans le passé. Il utilise les...
Par
le 4 déc. 2016
95 j'aime
45