L'Aventure, c'est l'Aventure

Alors bien sur que le film a déçus. Il étais tellement attendus que forcément beaucoup de gens allaient êtres déçus. Tout simplement parce que ce n'est pas leur vision du film qu'ils avaient fantasmés.
Pour rappel, Gilliam a ce projet en lui depuis plus de 20 ans. Il a tenté de le réalisé en 2000 avec Johnny Depp et Jean Rochefort dans les rôles principaux, mais de multiples problèmes l'ont forcés à stopper la production au bout d'une semaine et demie de tournage. Pour plus d'infos, je ne peux que vous proposer le documentaire "Lost In La Mancha", qui montre tout le cauchemars qu'était ce tournage.
Après une période de silence, le film sort enfin.
Et c'est juste excellent.
Bon déjà rien que le fait de l'avoir sortis après toute cette scoumoune, je pense que ça mérite bien une standing ovation.
C'est sans doute l'oeuvre la plus aboutis de Terry Gilliam.
On n'y retrouve tous ses thèmes. Le pouvoir de l'imagination, la force de créativité, l'emprise que les histoires et les légendes ont sur nos vies, l'aventure, l'humour Monty Python, le capitalisme et l'écrasement des gens plein de pognons, l'amour étrange mais accessibles et j'en passe.
C'est d'abord un remarquable travail d'adaptation. Mais c'est aussi un film où Gilliam se moque de lui même. Il est forcément au courent de l'engouement que les gens avaient pour ce film. Et il s'amuse à en rire en faisant des blagues que seul ceux qui connaissent la genèse du projet peuvent comprendre.
Je trouve les acteurs très bon, Adam Driver impeccable.
J'adore l'idée qu'est de faire un couple de paysans espagnols composé par Sergi Lopez et Rosy de Palma.

Et le film est une porte ouverte sur l'imagination et le pouvoir du cinéma.

Mais le film reste toujours maudit.
Le tournage a apparemment était tout aussi catastrophique que le premier. Terry Gilliam a fait une crise cardiaque a la vieille de sa projection à Cannes (le bougre s'en est heureusement sortis), la critique l'a défoncé (alors que franchement, je vois vraiment pas ce qu'il y a à redire) et comble de la malédiction, Gilliam a perdu ses droits sur son propre film.

Le film de Terry Gilliam qui justement nous dit que l'argent est moins puissant que la créativité, a justement perdu son procès pour la raison inverse.

Car aujourd'hui plus que jamais, nous devons protéger l'art pour nous défendre et mieux combattre l'imposante et oppressante réalité.