Après une introduction douloureuse, une superbe peinture de la mort du vieil Ouest et de la naissance du monde d'aujourd'hui, avec ses progrès et ses lâchetés. Formidable évocation d’un Ouest en pleine mutation, "Liberty Valance" met en balance et dans la plus intense des confrontations (Valance interprété par un impressionnant Lee Marvin dont la menace est constamment palpable) la violence des armes (représentée par les deux véritables adversaires que sont Doniphon et Valance) face à la volonté d’imposer un état de droit en la personne de l’avocat Stoddard (James Stewart dans un rôle finalement assez proche de celui qu’il tenait chez Capra). Western intimiste, profondément humain et terriblement touchant, "L’Homme qui tua Liberty Valance" restera essentiel pour l'audace dont témoigne le propos de John Ford, soit la réalisation amère que l’Histoire de l’Amérique s’est bien construite sur un mensonge (la fameuse réplique : "Print the Legend"). [Critique écrite en 2002]