Adaptation par John Huston d'une nouvelle éponyme de Rudyard Kipling - lui-même mis en scène dans le film -, L'Homme qui voulut être Roi fait partie de ces grands films d'aventure comme on n'en fait plus aujourd'hui...
Et c'est bien dommage, par la sainte culotte de Dieu ! Parce que l'histoire de ces deux filous britanniques, francs-maçons (ce qui aura son importance) et amis dans la vie, arrivés aux Indes pour y redécouvrir (après Alexandre le Grand) une contrée reculée nommée Kafiristan, afin d'en devenir les rois, vaut son pesant de pièces d'or ! Et nos deux hommes pourront finalement partir à la conquête de leur eldorado, après trois étés et un millier d'années, comme si la destinée les y invitait enfin... Une fortune divine qui ne les lâchera plus, ou presque...
Effectivement, une fois arrivés par miracle en terre promise armés de leurs fusils dévastateurs, un homme providentiel leur servira d'interprète, et comme "à pays différent, différentes coutumes", on leur proposera même d'avoir plusieurs femmes... Ou des hommes, au cas où... Mais, no zob in job d'après Carnehan, interprété par un Michael Caine en grande forme. Et petit à petit, nos deux voyageurs s'imposeront jusqu'à devenir chefs, et même plus, des tribus qu'ils auront réunifiées. Son ami Dravot, incarné par le charismatique Sean Connery, finira même par être pris pour un dieu (une histoire de flèche mais je ne spoilerai pas plus). Et il y prendra goût le bougre, malgré un inconvénient de taille qu'il tentera de dépasser...
Les histoires de cultures et de croyances, de civilisés et de barbares, feront tout le sel de ce long-métrage que l'on pourrait résumer par une simple opposition entre la fourberie et le machiavélisme des cultivés face à la bêtise et la barbarie des foules croyantes... Un film qui en dit long également sur l'emprise du pouvoir sur un homme, sur son égo, incapable de le lâcher...
Ah, et on apprend aussi une nouvelle manière de jouer au polo ! ^^
Au final, L'Homme qui voulut être Roi m'a passionné de bout en bout, surtout dans sa seconde partie... Peut-être manque-t-il juste quelques grands moments inoubliables pour en faire un chef-d'oeuvre. En même temps, je dois préciser que je ne l'ai vu que dans une version de mauvaise qualité, avec un son haché de silences étranges (pas sûr que ça vienne de la version pour le coup), mais surtout avec une image toute pourrie. Je ne peux donc juger que le scénario, la mise en scène, les acteurs et les dialogues - non dépourvus d'humour - et ne suis donc pas à l'abri d'un +1 à la suite d'un futur visionnage ! ;)