Coppola expérimente une syntaxe onirique du temps perdu. Aux sources de la conscience et du langage, l’éternel retour faustien de l’amour. Un film foisonnant, d’une richesse incroyable, adapté d’une nouvelle de l’historien des religions Mircea Eliade ( connu entre autres œuvres pour son « mythe de l’éternel retour » ) Trame dense d’un film qui mêle quête philosophique, histoire d’amour, le temps, la renaissance, la recherche de la source du langage pour comprendre l’émergence de la conscience et d’éclairer sur ce qu’est l’humanité. Les thèmes et symboles sont nombreux et donnent un éclairage fantastique au film ( la métempsycose, les voyages dans l’histoire et le temps, le fantasme faustien de la jeunesse, la métaphore du double spéculaire maléfique) .Cela me fait penser à la parabole des roses, qui est un des fils conducteurs du scénario de L’Homme sans âge. Coppola explique que cette parabole est contenue dans le récit d’Eliade. Elle est liée à l’histoire du double, le symbole de la réalité qui est en dessous de ce que l’on croit possible, la trace matérielle et colorée d’un ailleurs invisible. La troisième rose de la fin du film est pour lui , une expression de la grâce (un homme meurt dans la neige, il a aimé et été aimé )