Sean Thornton, émigré aux États-Unis à son plus jeune âge, revient sur le territoire de ses ancêtres, une bourgade reculée d'Irlande vivant exclusivement de l'exploitation de la terre afin de racheter le domaine familial et s'y installer définitivement.
Réalisé peu de temps après sa trilogie de la cavalerie, "The Quiet Man" est l'occasion pour John Ford, à l'instar de "How Green Was My Valley" réalisé quelques années plus tôt, de renouer frontalement avec sa tradition irlandaise. Le cinéaste s'amuse, avec une bienveillance toute fordienne (oxymore), de l'écart entre le Yankee Sean Thornton et les moeurs ancestrales de son pays d'origine. La question de la communauté, qui du reste parcourt toute la filmographie de Ford, devient ici le sujet même du film. À ce titre, la structure scénaristique est d'une grande modernité, le rythme n'étant pas soumis aux éternels péripéties et rebondissement d'un film classique mais plutôt aux pulsations de la vie des personnages, semblant dicter le scénario plus que l'inverse.
Élégiaque et romantique, "The Quiet Man" est sans aucun doute l'un des plus beaux film de Ford.