Ombre et poussière.
Il s'agit d'un procès filmé, celui intenté par une veuve (jouée par Nicole Garcia) pour défendre la mémoire de son mari ( Jacques Perrin) , commandant de compagnie mort vingt ans plus tôt sur un...
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Souvent, les films de Pierre Schoendoerffer sont bâtis autour de l'évocation d'un militaire dans un contexte de guerre ; c'est le cas du "Crabe-tambour", de "la 317ème section" et de "l'honneur d'un capitaine". Le contexte de "l'honneur d'un capitaine" est la guerre d'Algérie.
Lors d'un débat télévisé dans les années 80, un universitaire, le professeur Paulet cite nommément un officier, le capitaine Caron, pour avoir fait usage de méthodes indignes, tortures et exécution de prisonniers. La veuve de l'officier décide de lancer un procès en diffamation contre le professeur bien que ses amis et relations la dissuadent vivement de remettre en lumière un tel sujet.
Le film raconte le procès dans lequel les dix-huit derniers jours de vie du capitaine Caron vont être disséqués par les deux parties sur la base des témoignages des rares survivants de l'époque. On peut parler d'engagement politique dans le film car Schoendoerffer n'occulte pas la réalité d'une guerre sans concession de part et d'autres. Si le capitaine Caron fut un valeureux combattant au plateau des Glières, il n'empêche que son engagement en Indochine ou en Algérie peut se retourner contre lui en miroir.
Si sa veuve parvient à faire démontrer la diffamation et remporter le procès, est-ce que pour autant elle en est quitte avec la vérité ? Le film démontre avec justesse que la guerre, quelle qu'elle soit, n'est finalement pas vraiment une simple lutte du Bien contre le Mal.
La distribution du film est brillante et les acteurs très impliqués dans leur rôle.
Nicole Garcia joue le rôle de la veuve du capitaine qui se lance hardiment et de façon raisonnée dans cette lutte pour laver l'honneur de son mari même si elle l'a finalement peu connue. Mais elle ne peut se résoudre à l'idée d'avoir épousé un salaud. Tout son personnage tend vers le devoir de défendre la mémoire de son mari mais surtout à savoir. Un bien beau personnage joué avec une grande sobriété et une grande force.
Le capitaine Caron qu'on voit en action (posthume) ou à travers des documents d'archives est joué par Jacques Perrin qu'on a déjà apprécié dans "la 317ème section" et "le Crabe-tambour".
C'est Georges Wilson qui porte le rôle de la défense de la veuve dans un personnage de bâtonnier qui monte au créneau pour défendre sa nièce (Nicole Garcia) dont on apprend qu'elle s'était mariée contre l'avis de sa famille (renforçant d'ailleurs son entêtement à défendre son mari)
Face à Georges Wilson, Charles Denner est chargé de porter l'accusation. Les échanges entre les deux parties sont sans concession et exposent crûment les faits.
Très beau film, passionnant, qui n'a certainement pas la prétention de couvrir la guerre d'Algérie mais qui éclaire très bien certains aspects du conflit sans antimilitarisme primaire ni sans panégyrique abusif. Bel exercice démontrant que l'horreur d'une guerre au final se partage bien entre les belligérants.
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Créée
le 2 mai 2022
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