Un fils d'artisan horloger tue sommairement un des contremaîtres de l'usine où travaille sa petite amie, Liliane. Plus flic d'usine que contremaître d'ailleurs. On reste discret sur ce "contremaître", une ordure qui aurait violé, mais on apprend qu'il a fait l'Indochine, l'Algérie... L'honnête personne ! Que c'est un bon Français quoi. Un Français qui sera indirectement défendu par la CGT. Et dans une France à la Pompidou où les cloches du libéralisme ont commencé à sonner, l'ambiance macère et pourrit lentement la nouvelle génération qui espérait autre chose de Mai 68.
On affirme que quelles qu'en ait été les violences faites à Liliane, Bernard, commué en meurtrier passionnel, n'aurait jamais tué Razon - ce qui témoigne d'une instrumentalisation sur fond de lutte des classes.
Saint-Paul est le centre historique de Lyon. Si je dis ça, c'est que cela a un caractère dans le film : on s'en prend aux valeurs, on observe le délitement d'une société dont Tavernier nous dit grosso (très) merdo que c'est une société qui fout le camp.
Le déroulement de l'enquête et du procès fait tout pour que ce crime ne devienne pas une histoire politique... Ou comment faire une histoire entre deux eaux, à la fois sensible et peu développée.