Dès sa scène d'introduction nous renvoyant au générique d'ouverture de Gummo d'Harmony Korine, L.I.E., premier long-métrage de Michael Cuesta, nous a happé.
Howie, 15 ans, traîne depuis peu avec Gary, un petit délinquant (dont il commence à éprouver une forte attirance) qui l'initie aux cambriolages, jusqu'au soir où ils s'attaquent à la maison d'un homme appelé Big John, membre actif et important de la communauté. A partir de là, une relation étonnante, voire même carrément déstabilisante pour le spectateur, va se tisser entre ces deux personnages.
Impossible de ne pas penser à Larry Clark dans l'ambiance, le traitement de ses personnages ou encore dans les thèmes abordés. En effet, Michael Cuesta (12 and Holding, Tell Tale, Secret d'État) va filmer façon Clark, le quotidien (et les corps) de ses ados désabusés livrés à eux-même, sous fond de sexualité naissante et d'attirance charnelle. Mais l’intérêt du long-métrage ne s'arrête pas seulement à la chronique d'une jeunesse en perdition. Bien au contraire, l'histoire va prendre une tournure pour le moins déconcertante lorsque Big John entrera en scène et fera la connaissance de Howie, interprété par un Paul Danno tout jeunot d'une justesse incroyable, tellement touchante.
D'une façon remarquablement originale et intelligente, de par le traitement du personnage de Big John, Michael Cuesta va également aborder le thème de la pédophilie et nous conter une histoire d'Amour.
De prédateur en chasse, reniflant l'arrière d'une poche de blue-jean appartenant à Howie, Big John va devenir figure parentale de substitution. Cette transition ne se fera pas en un clin d’œil. Tous deux vont apprendre à se découvrir, se retrouvant dans la littérature, l'amour de la poésie et du cinéma... Dialoguant même parfois par répliques de films (Casablanca)...
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