Ado, j'avais dévoré tous les romans de Beigbeder (la meilleure époque pour l'apprécier selon moi, en adéquation avec ses propos désabusés).
Lorsque 99 Francs est sorti avec J.Dujardin et J.Quivrin, je l'ai trouvé fidèle à l'état d'esprit des livres, de leur auteur. Les deux acteurs étaient parfaits dans leurs rôles et illustrait à merveille l'indécence du monde publicitaire.
J'avais encore plus aimé L'amour dure trois ans où l'on retrouvait déjà Gaspard Proust et qui, bien que toujours las de la vie, laissait aussi entrevoir des messages plus légers, plus joyeux. D'un point de vue visuel, j'avais particulièrement apprécié les extraits du roman recopiés sur l'écran, qui défilaient tout au long du film.
Une fois encore donc, c'est plutôt confiante que je me suis rendue à la séance de **L'Idéal **, comprenez L'Oréal. Eh oui, après les agences de pubs, c'est au tour des agences de mannequinat d'en prendre pour leur grade. Et sur ce point, on est d'accord, le film illustre encore une fois ces mondes superficiels et hors de la réalité.
On retrouve à nouveau Gaspard Proust, alias Octave Parango, encore plus désabusé, encore plus las, encore plus trash que d'habitude. Audrey Fleurot signe aussi une belle prestation en PDG coincée qui se dévergonde.
On retrouve à nouveau les blagues cyniques, les propos sexistes, les scènes too much, les quiproquos, la rupture du quatrième mur, la voix off...
En gros, on retrouve Beigbeder quoi.
Oui mais voilà, le soucis c'est qu'au bout de dix ans, on les a compris ses astuces ! Alors bien sur, pour tous les fans de l'auteur, L'Idéal sera réussi puisqu'il reste fidèle à lui-même. Pour ma part, j'aurais aimé le voir dans quelque chose d'un peu différent : même quand on est fan de chocolat, on aime bien manger un peu de vanille de temps en temps... !