Nous délaissons les quartiers oppressants de Tokyo et leur canicule estivale pour nous plonger dans un Japon sous la neige en proie au blizzard des contrées d'Hokkaido.
Le décor est planté !
Faisant écho à la mère patrie russe du roman dont ce film est l'adaptation, on ne manque de ressentir les frissons que les personnages subissent à l'instar des sueurs présentes dans les longs-métrages précédents.
Pas d'action, pas de combats, pas de samouraï..
Mais une direction rondement menée de part sa mise en scène : des plans somptueux où les différents personnages évoluent au sein du cadre, un jeu de profondeur de champ constant, une échelle des plans dynamique n’hésitant pas à passer du plan d'ensemble au gros plan pour susciter l'émotion (ça c'est du ciné) et un montage alterné solide avec de beaux fondus lors, par exemple, de la scène dans la neige après la visite de Kameda (joué par Masayuki Mori) chez Akama (Toshiro Mifune) se mêlant tout au long de la pellicule à un montage plus subtile, cette fois-ci, à visée de sens connoté (scène avec la bougie lors de la dernière visite de Kameda chez Akama).
A mes yeux un bijou sous-côté.
NB : le film durait au départ 265 minutes puis à été rabaissé à 165 minutes avant sa sortie en salle, ce qui se sent durant la première partie du long-métrage où le récit est moins aisé à suivre que dans sa deuxième partie (certains personnages secondaires sont moins développés que dans le roman).