Kim ki duk est très productif, en moyenne un film par an, il y a forcément des ratés et forcément des petits chefs d'œuvres. Après avoir vu locataires qui m'avait plus sans pour autant être transcendant, j'ai décidé de me pencher sur l'île.
Ce film a fait parler de lui. La scène des hameçons a elle seule est devenu une scène culte pour les amateurs de film coréen. Pourtant, ce n'est pas le plus important à retenir dans le film. Avec un scénario aussi mince, kim ki duk analyse les rapports entre les hommes et les femmes avec justesse. Très rapidement un jeu de soumission et de domination s'installe, avec son lot de violence et de tendresse. C'est incroyable à quel point il peut décrire aussi bien les sentiments avec si peu de mot et tant de gestes.
Le mutisme du personnage principal nécessite une mise en scène parfaite et un jeu d'acteur à fleur de peau. Un mélange de sensualité et de violence en ressort, le magnétisme des personnages en est d'autant plus fort que sans les dialogues, on observe plus les corps et décortique chaque mouvement. La plupart de ses films se basent sur le même point de départ, peu de dialogue, des personnages quasiment muets, ils communiquent avec leurs.
Ce type de film en rebutera plus d'un sûrement mais Kim ki duk reste un réalisateur indispensable du cinéma coréen, juste pour sa vision unique des rapports humains qui au final est très touchante.