Ce n'est pas une surprise, on sait que j'apprécie assez le cinéaste Kim Ki-duk. Cependant, avec L'île, il prouve aussi que dans ses thèmes, il peut se perdre totalement et faire quelque chose d'extrêmement inintéressant. Mais qu'a donc voulu nous montrer ou nous dire Kim Ki-duk avec ce film?
Venons-en toutefois au seul aspect réellement positif de l'oeuvre qui est pour moi son éclatante photographie conjuguée au sens de la mise en scène du cinéaste coréen. Cela nous permet d'obtenir d'incroyables plans à la beauté subjuguante. Cependant, c'est à peu près tout et on a l'impression d'être devant un livre avec une magnifique couverture, mais où le contenu est tout simplement aux abonnés (presque) absents.
Le film raconte une histoire d'amour naissante entre deux individus assez particuliers. Hee-jin est une femme à part, tout le temps silencieuse, mais pas muette. Elle se prostitue de temps à autre et vit comme une forme d'ermite. Hyun-shik n'est pas spécialement mieux aux yeux de la société puisqu'il a commis un double meurtre en tuant sa femme et son amant. Il est donc déjà difficile de s'attacher à ces deux personnages. Et l'histoire ne va pas aider du tout. En effet, leur conception de l'amour est basée sur une violence physique très forte. Les mutilations sont nombreuses et le comble est certainement atteint lorsque la jeune femme décide de s'arracher une partie intime de son corps en y accrochant un hameçon et en tirant d'un bon coup sec. De plus, la mise en scène est parfois trop voyeuriste ou crue. Difficile de ne pas se sentir toujours à son aise face à ce film. Les deux personnages sombrent de plus en plus dans une relation d'amour-haine où il va leur être difficile pour eux de ne pas en faire pâtir l'autre, mais également ceux qui se mettent au travers de leur route.
Bref, il est difficile d'apprécier ce film qui contient des personnages assez antipathiques et une violence aussi bien dans le fond que sur la forme. Un coup manqué, tout simplement.