Incroyable performance que ce film de 1 heure 37 qui ne dégage rien. Rude de le dire, mais difficile de le dire autrement. Une absence totale de construction dramaturgique - on suit le temps et la météo comme seule réelle cohérence du film. Une image de la femme comme de l’homme dégradante - la femme est objet sexualisé sans parole et l’homme est voleur, fraudeur ou harceleur de bac à sable. L'été rime ici avec ennui, et on sent au montage que le cinéaste a lui-même senti la faiblesse de son projet en rajoutant des témoignages sans rapport avec le sujet du film pour tenter d'arracher la larme au spectateur qui peine déjà à rester sur son siège. Sans queue ni tête, il en résulte ceci : un film sur l’été qui n'a rien de solaire, où aucune sensation ou propos n'éclôt. Tout n’est alors que pure vacuité, désintérêt total pour l’anthropologie.
Ne subsiste que quelques jolies scènes d’enfants qui jouent : c’est toujours merveilleux, les jeux d’enfants. Claire Simon avait néanmoins trouvé quelque chose à en faire. On notera d'ailleurs l'affiche et le traitement du sujet qui d'une certaine manière reprennent le chemin de Le bois dont les rêves sont faits de Simon, Guillaume Brac oubliant toutefois de s'intéresser réellement aux personnes qu'il filme. Car s'il le faisait vraiment, il ne mettrait pas autant en scène son documentaire et n'aurait pas retenu dans son montage final des scènes de harcèlement moral/sexuel censées faire rire le spectateur.
Amoureux de cinéma documentaire, fuyez. Amoureux de film de vacances, courez-y.