Esthétiquement très réussi, on plonge d'abord avec un plaisir enfantin dans cet univers poétique peuplé de chiens et d'humains aux visages de poupées. Dans l'Ile aux chiens on retrouve les astuces visuelles et narratives propres au cinéma de Wes Anderson et le spectateur est ainsi promené d'un lieu ou d'un moment à un autre au rythme toujours surprenant des péripéties. Mais si l'île aux chiens reprend les effets déjà exploités dans Fantastic Mr Fox, il m'a pourtant beaucoup moins plu.
Le point de départ de l'histoire avait pourtant tout pour me plaire : un Japon futuriste est empourpré dans une dictature qui choisi d'exiler tous les chiens sur une île-poubelle et un petit garçon qui tente le tout pour le tout pour y retrouver son chien. Le film, présenté par la presse comme étant très politique, je m'attendais à quelque chose de plus fort. Si le message politique est bien présent, les humains apparaissent souvent particulièrement stupides et avides de pouvoir, jusqu'à aller à l'encontre du schéma narratif attendu (ce qui ne m'a, pour le coup, pas déplu), les messages s'essoufflent en fin de course, soumettant les quelques insoumis à la volonté d'un chérubin en mal d'amour parental. J'avoue m'être vraiment ennuyée les vingt dernières minutes, perdant de vue par là même, les quatre chiens délurés et très drôles du début du film.
Difficile de dire si c'est la surprise et l'originalité du premier, que j'ai particulièrement apprécié, qui a fait, pour moi, de ce second film d'animation de Wes Anderson une redite visuelle et narrative, il est clair que l'histoire ne m'a pas emballée, me laissant sur la fin ... une grande première pour un film de Wes Anderson !