Wes Anderson nous propose un nouveau film d’animation, et s’il ne sera honnêtement pas au niveau de Fantastic Mr. Fox, L’Île aux chiens restera un petit bijou du genre. Très rapidement, on nous plonge dans une intrigue influencée par le style d’Anderson, mais qui s’inscrit aussi dans la culture japonaise tout en surfant également sur le conte et la dystopie. C’est un mélange qui fonctionne très bien, et étrangement ne nuira pas à l’intrigue elle-même. Il y aura bien sûr pas mal de choses prévisibles, mais on retiendra surtout que le cœur même de l’histoire sera cette quête d’un petit garçon recherchant son chien. C’est quelque chose d’à la fois très pur et très simple, mais qui reste pertinent sur le long terme. On pourra à cela y ajouter la lutte contre l’oppression, la désinformation, ou encore le totalitarisme.
Les personnages seront également très attachants, car chacun sera très rapidement définis, et s’il y a bien sûr des principaux et des secondaires, chacun aura une tâche propre. On retrouvera également cet humour un peu cynique parfois, presque pince sans rire, parfois complètement absurde, très bien dosé. Il viendra même renforcer le côté un peu dramatique de certaines scènes, en soulignant le comique de situation. Le rythme même sera plutôt fluide, bien que décousu dans le sens où on passe parfois d’une scène à l’autre sans vraiment de transition, avec parfois des flashbacks. On retrouvera d’ailleurs souvent cette approche un peu théâtrale des scènes, avec ces décors répétitifs qui défilent.
L’animation justement, sera merveilleuse. Je viens de le dire, les décors sont fantastiques, fourmillant de détails et d’idées superbes quant à leur exploitation. On y retrouve ce côté théâtral avec des scènes qui ne se déroulent que sur un seul plan, mais ça donne un certain relief au film. On retrouvera un peu moins souvent la patte d’Anderson dans la mise en scène, même si ça reste toujours bien là et que certaines scènes sont justes magnifiquement réalisées. Comme toujours, c’est simple, ça ne se complique pas la vie, et ça va droit au but, ce qui dynamise l’ensemble du film. Et puis enfin, la musique d’Alexandre Desplat accompagnera comme toujours avec brio l’ensemble de l’intrigue, même si on ne repose au final que sur 2-3 thèmes principaux qui se répètent le long du film. Et pourtant, ça suffit pour insuffler un rythme particulier et entraînant de bout en bout.
Bref, L'Île aux chiens est une nouvelle fois un régal de la part d’Anderson, même si ce n’est pas son meilleur film. Alors peut-être parce que je suis un gaga des chats (et était donc plutôt du côté des méchants), mais ça n’enlève rien au fait que c’est une œuvre propre à son réalisateur et qui nous émerveillera encore et encore.