Echec cuisant à sa sortie en 1995 (en raison d'une mauvaise distribution), cette fresque épique dont Hollywood semblait avoir perdu le secret, sent bon le rhum et les embruns, et a tout pour séduire bien avant Pirates des Caraïbes : bourré d'abordages, de duels au sabre, d'îles au trésor et de vieux galions... le film aligne le catalogue d'une imagerie pleine de vernis pour insuffler un sang neuf à un genre oublié dont Hollywood s'était fait une spécialité, sauf qu'ici le héros est une femme, jouée par la tonique Geena Davis qui se dépense sans compter sous l'oeil de son mari d'alors, Renny Harlin, habitué des films qui bougent (58 minutes pour vivre, Cliffhanger). Le personnage de Geena est inspiré des véritables femmes pirates Mary Read et Anne Bonny qui ont sévi entre 1700 et 1715 dans l'équipage de Jack Rackham. Le reste du casting constitué d'une flopée de bons seconds rôles (Frank Langella, Rex Linn, Stan Shaw, Maury Chaykin, Harris Yulin...) donne du corps à ce film qui dispose de gros moyens et de décors superbes reconstitués à Malte et en Thaïlande, et qui marquait une sorte de retour à la grande aventure des mers, pour un résultat très plaisant et distrayant, et que j'ai nettement préféré à la saga surcotée de Pirates des Caraïbes.