Schizophrenia.
Il est des films dont le tournage est plus intéressant que le résultat en lui-même. Cette nouvelle adaptation du célèbre roman de H.G. Wells en est le parfait exemple, désastre artistique autant que...
Par
le 19 févr. 2013
26 j'aime
1
Franchement, même si je savais déjà tout ce qu'il y avait à savoir à son sujet, j'avais de l'espoir pour L'Île du Dr. Moreau. Avec le talentueux Stan Winston au département maquillage et le légendaire HG Wells en guise de matériau d'origine, je voulais y croire. Mais ça n'aura pas suffit : le film est nul, raté, charcuté et le pire du pire... ennuyeux.
On connait tous les déboirs qu'a rencontré l'équipe du tournage durant toute la production, et ça transparaît durant le visionnage. A l'image de l'homme-léopard en CGI dégueulasses, ça saute carrément à la figure. Le scénario pourtant bête comme cochon ne semble jamais avancer. Les scènes s'enchaînent sans qu'il ne se passe quelque chose d'impactant et, surtout, se suivent très mal entre elles, comme si le monteur tentait désespérément d'assembler une bête en train de crever, un peu comme le Dr. Moreau du bouquin d'origine. En parlant de bêtes, même cet aspect prometteur finit lui aussi par décevoir. Le boulot de Stan Winston et de son équipe est indéniablement réussi, sauf qu'on en profite finalement peu puisque seule une poignée de créatures sont vraiment montrées, les autres restent à l'arrière et présentent des designs flous évoquant peu la folie d'un croisement humain-animal. Même l'équipe créative ne semble pas avoir pu s'amuser avec le concept en pondant un maximum de bestiaux foireux, si c'est pas désolant.
Pourtant j'y croyais encore au début du 1er acte en découvrant la base du scientifique fou, superbe décor en pleine forêt australienne. Mais passé la courte enquête du protagoniste qui l'amènera à assister à une scène bien glauque et bien trop courte, le film s'effondre, incapable de captiver jusqu'au générique de fin. On se fait chier, clairement. En fait, même les personnages semblent se faire chier. On dirait sérieusement que John Frankenheimer a filmé son trio d'acteurs à leur insu durant la pause déj. Du coup il n'y a pas vraiment grand chose à reprocher au jeu de Brando, Kilmer et Thewlis puisqu'ils n'ont tout simplement pas l'air de jouer. Ça boit des verres, ça s'endort à moitié derrière un bureau, ça lit des documents sans les lires, etc. Là réside au final la vraie tragédie de L'Île du Dr. Moreau : ce qui aurait pu être un grand conte horrifique n'a même pas pu finir en nanar jouïssif et en est simplement réduit à un film étrange et incroyablement ennuyeux.
Même si quelques qualités sont à relever, rien ici ne vaut la peine d'être regardé. Pour moi, l'île, c'est directement à la poubelle.
Créée
le 31 août 2024
Critique lue 9 fois
D'autres avis sur L'Île du Dr. Moreau
Il est des films dont le tournage est plus intéressant que le résultat en lui-même. Cette nouvelle adaptation du célèbre roman de H.G. Wells en est le parfait exemple, désastre artistique autant que...
Par
le 19 févr. 2013
26 j'aime
1
Il est probable que je vieillisse, et que dès lors, tout ce qui sort du prévisible et des attentes me plaise. J'ai découvert ce remake (ou réadaptation) après le classique de 1977, et on savait donc...
le 27 août 2021
14 j'aime
11
Un réalisateur viré au bout de quelques jours. Des stars trop payées qui perdent la raison. Un tournage aussi catastrophique que le résultat. Ce film est absolument fascinant. Tout d'abord, le choix...
Par
le 8 déc. 2011
8 j'aime
Du même critique
Ce Falcon and the Winter Soldier, je l'attendais, et pas qu'un peu. Pourtant cette attente me surprenait moi-même puisqu'il s'agit de la suite spirituelle de Captain America : Le Soldat de l'Hiver et...
Par
le 23 avr. 2021
21 j'aime
3
La trilogie originale Star Wars n'a jamais vraiment été clémente avec le fameux Boba Fett, ce pauvre bougre n'ayant probablement pas plus de 15 minutes de temps d'écran. Et du peu qu'il était là, le...
Par
le 9 févr. 2022
20 j'aime
6
Enchaîner les 2 versions de Speak No Evil à une semaine d'écart, le moins qu'on puisse dire, c'est une expérience. L'originel, le Danois, est une oeuvre glauque, brutale, nihiliste, ultra efficace...
Par
le 14 sept. 2024
19 j'aime
20