Dix ans après la collaboration De Palma/Pacino, revoici le tandem gagnant de Scarface pour un film aussi proche que différente de l'œuvre sus-nommée. Car L'Impasse reprend beaucoup d'éléments de Scarface : le royaume de la cocaïne, la corruption, les night-clubs et même quelques acteurs faisant ici une petite apparition amusante (Al Israel, Ángel Salazar...). Mais là où le film de 1983 se basait sur la quintessence puis la chute d'un paranoïaque dépravé, nous nous retrouvons ici au contraire dans la mise en abime d'un ex-gangster qui essaie malgré lui de se repentir...
Mais si lui essaie par tous les moyens de se racheter, la rue n'hésite pas à lui mettre des bâtons dans les roues. Et c'est sur cette logique de rédemption ratée que Brian De Palma guide son acteur principal (magistral Al Pacino) à travers une histoire touchante, réaliste mais aussi violente. Puisant dans son imagination fructueuse, le réalisateur nous livre ainsi des plans majestueux comme la fameuse partie de billard, le traveling aérien sur Kleinfeld (un des meilleurs rôles de Sean Penn) ou encore les plans-séquences dans le night-club.
Principalement tiré du second tome du diptyque littéraire écrit par Edwin Torres, L'Impasse reste un film de gangsters hors-paires et surtout une tragédie inoubliable, celle d'un homme s'efforçant d'être honnête mais qui se voit tout simplement rattrapé par son passé. Une pièce maitresse dans la filmographie de Brian De Palma, idem pour celle de Pacino et un drame poignant dont l'unique défaut serait une durée beaucoup trop courte et ce, malgré ses 2h15.