Le duo magique Brian de Palma/Al Pacino ayant déjà fait des merveilles quelques années plus tôt sur le remake de Scarface, L'impasse ne pouvait donc augurer que du meilleur !
Et c'est bien évidemment le cas, même si le petit plus de la coupe hallucinante de Sean Penn, comme son interprétation d'avocat véreux cocaïné jusqu'aux bouclettes, apporte beaucoup à ce très bon polar, il n'atteint pas pour autant selon moi l'intensité, ni la dramaturgie extraordinaire, de son illustre grand frère...
Sans grande surprise non plus, Al Pacino nous sert donc une énième prestation des plus brillantes, quoique le gangster portoricain sur le retour voulant se ranger des voitures après 30 années de taule ramenées à 5 - en partie grâce à son poteau avocat justement - pouvait difficilement avoir autant d'impact que l'inénarrable Tony Montana du fait de sa bien plus grande sagesse...
Par ailleurs, le principe de la voix-off n'est pas toujours très bon signe... Elle casse ici à mon goût un rythme qui n'en avait pas forcément besoin au vu des quelques petites longueurs (liées à la romance notamment, même s'il y a aussi beaucoup de bon dedans) jalonnant le récit... Aussi, deux ou trois scènes, au début du long-métrage en particulier, ne me paraissent pas toujours sonner de la manière la plus juste (le timing un peu léger dans le bar de briques rouges par exemple).
Ceci dit, même si, je me répète, L'Impasse n'atteint pas toujours d'après moi les hauteurs vertigineuses d'un Scarface, cet excellent De Palma n'en demeure pas moins un polar franchement captivant au cœur d'une ambiance assez disco, avec ses coups de couteaux bien plantés dans le ventre, mais surtout le dos, ses manipulations,
ses trahisons perpétuelles au point d'en devenir en quelque sorte le leitmotiv du film,
sa course poursuite finale d'anthologie et ses quelques rebondissements efficaces (même si tout de même éventé dès le départ pour le dernier - en plus de flics étonnamment passifs).
Une valeur sûre du genre quoi qu'il en soit, avec un générique final vraiment très joli.
8,5/10