Dix-septième film (et huitième parlant) de Josef Von Sternberg, « The Scarlet Empress » nous emmène en Russie au XVIIIème siècle suivre une jeune princesse prussienne qui deviendra peu à peu Catherine II, l’impératrice de toutes les Russies. Il confie le rôle-titre à Marlene Dietrich pour leur sixième collaboration.
Directement adapté du journal de Catherine II, Von Sternberg nous emmène dans une Russie reconstitué avec ambitions, moyens et extravagances, que ce soit au niveau des décors, des costumes ou perruques. Il use à merveille du noir et blanc et des éclairages. Il rend passionnant le portrait de cette femme, d’abord jeune chez ses parents, puis marié par ses derniers à l’héritier du trône russe sans l’avoir vu et qui est nommé par les écriteaux « l’abruti de sang royal » (ce qui n’est pas exagéré !). Elle sera d’abord sous l’emprise de sa belle-mère qui lui annonce qu’elle a été désigné pour « donner un héritier mâle » puis peu à peu s’adaptera à cet environnement, deviendra de plus en plus ambigu, ambitieuse, prête à tout pour arriver à ses fins et impitoyable.
Ce portrait bénéficie d’une grande composition de Marlene Dietrich qui ne le rend que plus fascinant. Von Sternberg utilise la musique de la meilleur des manières, souvent adéquat à l’image et nous offre plusieurs scènes marquantes et/ou magnifiques à l’image de ce mariage sans dialogue avec des plans sur les visages où il met en avant les gestes, regards et mimiques des personnages ou encore cette scène finale.
Emmené par une grande Marlene Dietrich, c’est un portrait fascinant et esthétiquement superbe que nous livre Josef Von Sternberg.