Un des meilleurs films de Edgar G. Ulmer, cinéaste à l'oeuvre éclectique (du film noir ou du film fantastique aux films en yiddish ou aux opérettes ukrainiennes, suivant les périodes de sa carrière, souvent à petit budget).
Ici , il bénéficie d'un budget confortable, et d'un excellent scénario, à la construction habile. Il montre les ravages d'une ambition destructrice, qui finit par détruire toute trace d'humanité dans le personnage . Quelques points restent un peu obscurs, ou du moins mal expliqués,, notamment les raisons de sa décision (renoncer aux affaires) ou ses manoeuvres financières...
Certains ont vu dans ce film une critique de l'affairisme, et plus particulièrement de la spéculation financière. Pas faux, mais pas essentiel, le film aurait pu fonctionner avec une autre activité (création/gestion d'entreprises, formation d'un groupe industriel, par exemple). En fait, j'ai en fin de compte vu le film comme une sorte de parabole sur l'ambition et l'accumulation des richesses. Le film a d'ailleurs en exergue (générique de début) une citation biblique (évangile de St Marc), et il y en aura d'autres (ou des phrases qui y ressemblent) dans le film...
Bonne interprétation, dominée par Stdney Greenstreet (pourtant dans un second rôle).