Essayons de résumer: deux oiseaux écrasés dans une antenne parabolique en perdant le contrôle suite à un orgasme en vol détournent le faisceau de réception qui affecte le cervelet de Grant. Une mutation dont l'origine orgasmique ne se dément pas mais qui effraie un peu Kerry, avec qui il vient juste de se marier, autant par sa capacité à donner corps à son imagination, ses peurs ou à ses fantasmes que par la puissance sexuelle surhumaine. Grant, déprimé par la dégoût (provisoire) de sa femme, se retrouve dans une émission de télé, sauve un amuseur médiocre de la catastrophe par ses pouvoirs imaginatifs et bat un record d'audience. Très vite, il se trouve recherché par le patron mégalomaniaque de la chaîne de télévision (en panne d'imagination) qui n'hésite pas à faire intervenir l'armée, aussi décérébrée et brutale que possible, parodie de la puissance sexuelle dont Grant est accidentellement doté.
Le dessin est aussi nerveux dans son trait que dans ses mouvements, passant d'un angle à un autre à la manière des jeux vidéos avec qui il entretient plus d'un rapport assumé. Rentrant dans le corps et en sortant plus vite qu'un chirurgien fou. Allant chercher un détail, sordide ou curieux, au fond d'un horizon pour l'intégrer à la valse de son délire, plus ou moins heureux selon les cas. Le récit souffre un peu de ces boursouflures que l'auteur veut de mauvais goût et qui passent ou cassent selon les cas. Il y a des trouvailles indéniables: le visage du père de la mariée se transformant en orchestre d'une musique qu'il déteste est celle que je retiens. L'aspect corrosif d'une alliance télé-armée emportée par une mégalomanie priapique est moins heureuse mais assez énergique. Le film est de toute façon d'une folie certaine, et l'imagination d'où il sort comme naturellement est assez rassurante sur notre capacité à résister et à créer dans une société qui voudrait tout éteindre sauf la télé...