Ce film divise et ce film me divise aussi même après revisionage, je dirais surtout pour ce sentiment d'attraction-répulsion constant.
Au delà de la recherche du sordide, du subversif volontaire, de l'atmosphère noire presque avilissante et de la mise en scène baroque à la Zulawski, s'il y a bien quelques choses qui restent et qu'on pourrait aimer, ce sont les sublimes compositions de Delerue empruntant à Wagner, pour accompagner tout en sublimant ce qui est peut être LA scène d'ouverture (ce qui est MA scène d'ouverture, en tous les cas) et le jeu d'acteurs:
-Prestation centrale absolument saisissante, étourdissante et hantant sans doute définitivement ma mémoire d'une Romy probablement au sommet de son talent, signant avec ce qui est l'un de ses plus beaux rôles l'une de ses performances les plus torturées, les plus profondes et les plus touchantes, mélangeant la réalité avec la fiction ou l'inverse de manière magistrale et en passant, en prime, dans une magnifique mise en abîme, par une interprétation du Richard III de Shakespeare à couper le souffle...
-Jacques Dutronc, dont ça doit être, je pense soit la première fois que je le vois soit que je le retiens, en tous cas; dans ce rôle de clown qui cache une âme blessée.
-Klaus Kinski, génial dans un rôle tout à fait baroque et excessif, à l'image du style de Zulawski, d'acteur révolté et exalté.
-Et même Fabio Testi, comme dirait Zulawski, qui pour ma part fait aussi partie des points forts de ce film. Ténébreux et parfait contrepoint à l'excessivité de Romy.
En fait, je dirais surtout plus que l'important c'est d'aimer (titre dont, au regard du film, de ses implications et de son atmosphère, je ne suis pas si convaincue de la pertinence), l'important c'est qu'il ne laisse pas indifférent.