C'est un film que j'avais vu à sa sortie en 1977 ; j'en avais conservé un bon souvenir. Ce film fait partie des choses introuvables en DVD et on vient de me passer une version où l'image est abominable (moins bien qu'une cassette vidéo usée et en fin de vie). Seul le son tient à peu près la route et permet de reconnaitre les acteurs à la voix. C'est dire…
L'histoire est tirée d'un roman de René-Victor Pilhes sorti en 1974, au moment du premier choc pétrolier qui avait profondément déstabilisé certains États et grandes entreprises. Je me souviens avoir eu en mains ce roman à l'époque mais ne le trouvant plus dans mes affaires, ça va être très difficile d'en parler …
Là, dans le film, il y est question d'une société multinationale dont la filiale parisienne est fragilisée à la fois par la mort accidentelle d'un des cadres supérieurs et par les messages haineux d'un "imprécateur" générant désordre et panique dans le haut management parisien. D'autant plus, que l'examen des fondations de l'immeuble parisien fait apparaître de nombreuses fissures. Bonjour, la métaphore ! Des inspecteurs ou cadres de la maison mère américaine rappliquent pour enquêter mais surtout mettre ces petits français au pas et surtout au travail.
C'est surtout le casting qui est impressionnant dans ce film où le patron de la filiale française est Michel Piccoli, le DGA, Jean-Pierre Marielle, le DRH Jean Yanne sans oublier d'autres cadres sup joués par JC Brialy et Michael Lonsdale. D'ici, on voit tout de suite ce que ça peut donner quand tout ce beau monde va se bouffer le nez, se soupçonner mutuellement et mettre des pièges vicieux pour deviner qui est le boute-en-train qui sème la zizanie. Et on se dit que le corbeau est sûrement un des vizirs qui guigne la place du calife. Pour ne pas spoiler, je n'en dirai rien de plus car la chute du film est totalement imprévisible.
Malheureusement, après avoir bien mis en place les personnages et bien établi les jeux d'influence entre eux, l'action s'enlise rapidement au point de ne plus être trop crédible. La métaphore c'est bien, à condition de ne pas abuser. Et là, à la fin, on s'y perd surtout lorsque tous les dirigeants de l'entreprise, américains compris, se retrouvent dans les entrailles de l'immeuble à finir par crapahuter dans les égouts parisiens et les galeries des catacombes. On s'y perd et on ne croit plus à ce qu'il se passe dans le film.
Même quand les dirigeants de l'entreprise se trouvent coincés dans un cul de sac et les pieds dans la merde des égouts. Ok, en 1977, j'étais étudiant et quelques mois plus tard, j'allais perdre un an à faire le con à l'armée avant d'entrer dans la vie active. Rétrospectivement, je me vois certainement très bien me marrer à gorge déployée, à voir cette scène (jouissive).
Mais, là, je vois que les années ont malheureusement passé. La métaphore ne passe plus.
Bon, la qualité de l'image n'aidait certainement pas non plus. À cause du casting incroyable du film, je vais mettre une note ni négative, ni positive. 5 donc.