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Un beau gâchis que ce based on a true story italien qui avait tout un tas de thèmes à aborder intelligemment et au final n'en fait rien, à part se contenter de romancer à l'excès un fait divers extraordinaire et plein de promesses.


Tout commençait plutôt bien. On est dans l'Italie étudiante de la fin des années 60, la photo est belle et Elio Germano ressemble à un jeune De Niro. Les tenants de son personnage sont rapidement exposés et c'est plutôt cohérent : Giorgio Rosa est un brillant ingénieur dont l'anticonformisme et le désir de liberté le place en porte-à-faux vis-à-vis des institutions mais aussi de ses proches, en raison d'un orgueil et d'un égoïsme qui sont le pendant négatif de sa personnalité.


Franchement, à partir de là, on avait quelque chose de bien à faire. Rosa poussé dans son ambition d'indépendance et par le besoin de prouver quelque chose, se construit, sans en maîtriser les conséquences, une plate-forme d'indépendance: une île en acier qui va rapidement se transformer en attraction pour touristes avides de sensation et de Cynar, ce Martini à l'artichaut qui a visiblement mis beaucoup d'argent dans le film. Le réalisateur sait filmer et ce cadre offre nécessairement quelques jolies intentions de cinéma.


Le problème c'est que le script est complément flingué. Les personnages secondaires sont affreusement mal écrits quand ils ne sont tout simplement pas écrits et l'histoire d'amour particulièrement factice et cliché. Les antagonistes sont présentés sous les traits d'un gouvernement italien grotesque, outrageusement décrit comme des bouffons frustrés aux beaux bureaux mais aux moyens proche de ceux d'un bureau de poste rural. Ces séquences face aux institutions (Conseil de l'Europe, service secret, armée...) sont d'ailleurs censés être burlesques mais elles sont surtout lourdingues et pas drôles.


Pire, la dualité du personnage principal et l'ambivalence de son projet, que les premières minutes amorçaient, sont complétement effacées par le scenario. Son projet de boîte de nuit qui exploite des travailleurs clandestins pour ne pas payer d'impôts et vendre du Cynar® à des idiots en jet-ski est parfaitement légitime, une vraie vision de la liberté et ceux qui le remettent en question se trompent ou sont les méchants.


Un film qui finit en plus par une ignoble scène de résistance à l'oppresseur où forcément un personnage marque son engagement en faisant un pas en avant, suivi un par un par tous les autres. Une belle idée bien emballée... qui finit en purge.

Mafelele
4
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le 3 janv. 2021

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Antoine Maf

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