Colère Hic !

Second film estampillé Marvel Products, L'incroyable Hulk, le géant vert énervé, succède donc à Iron Man dans la course encore chimérique - mais déjà dans les tuyaux - d'un film regroupant les Avengers. Projet initiative.

Le dernier film basé sur les aventures de Bruce Banner, réalisé par Ang Lee, trop rêveur, où trop pompeux, c'est selon, n'avait pas su trouver le public et la critique. Normal au vu du résultat (aussi imputable à son acteur vedette, Éric Bana, trop gentillet, pour ne pas dire niais).
Alors Marvel reprend la main pour ce qui sera, jusqu'ici, la seule aventure solo du monstre (pour des histoires de droits, Hulk ne peut plus apparaître que dans des films collectifs ou dans ceux de ses camarades de jeux).

Le rôle titre, du moins celui de son alter-égo humain, sera confié au talentueux Edward Norton. Comme avec Robert Downey Jr pour Iron Man, la firme montre ses ambitions en terme de casting. Malheureusement, pour Norton l'aventure s'arrêtera à cet unique opus (désaccords puis conflits ouverts avec la production). Pourtant ça le faisait bien... Dommage.
Personnage plus sombre que Tony Stark, le docteur Banner gagnait sa crédibilité grâce à la subtilité du jeu de son interprète.

Plutôt que de rebooter une origin story archi-connue (comics, série, téléfilms, Ang Lee...), le générique s'en chargeant efficacement, le scénario nous emmène dans les favelas où Banner se cache. Des autorités locales, de l'armée américaine (William Hurt, ex-futur beau-père, service minimum pour un rôle secondaire des plus clichés), du monde extérieur et surtout de son démon intérieur verdâtre.
Car c'est bien lui qui nous intéresse, Le Hulk, géant vert aux caleçons éternellement déchirés. Entièrement numérique, la créature ressemble bougrement à sa version dessinée. Ceci dit la palette se voit bien plus que dans Iron Man. Le combat final (contre l'Abomination, autre créature numérique) est illisible à de nombreuses reprises tant tout ceci se mélange maladroitement.
Hulk met un peu de temps à apparaître, laissant Bruce aux commandes, le temps d'apprendre à respirer, maîtriser son stress, sa tension nerveuse, son pouls, en toute situation. L'apprenti maître zen en profite également pour tester de nouveaux produits bios afin de se débarrasser de son encombrante malédiction. Puis un jour c'est l'accident, le pauvre Banner se fait repérer connement (un de mes cameo favori parmi ceux de Stan Lee), course-poursuite (pas mal foutue) et patatras les yeux du docteur deviennent verts... Huuuuuuuulllkkkkk !!!
Bon voilà, la suite, toujours divertissante, ne fait ni dans la dentelle ni dans la toile de jute.

Bien... Mais pas top, comme dirait l'autre.

Il faut dire que si Edward Norton semble a la hauteur, le reste du casting (Liv Tyler, joliment diaphane et absente, normal quoi) ne l'aide pas vraiment. Tim Roth, habituellement impeccable, livre une des pires prestations que j'ai pu voir de lui.

La mise en scène, confiée à Louis Le Terrier, ne sort pas des clous plantés par Iron Man. Le Terrier remplaçant Favreau comme simple "fabriquant". Il faut tenir la cohérence pour installer l'univers étendu. La production, très chapeautée, se chargera de l'essentiel (d'où les désaccords avec Norton). Hulk ne bénéficiera vraiment que de son acteur pour défendre la dualité en lui, le monstre n'en restant qu'à son statut (même s'il comprend que Banner tient à Betty, scène douteuse où il se transformerait presque en un Kong en mal d'amour) d'indomptable force pleine de colère.

Le second film du MCU, pas dépourvu d'un potentiel sympathie certain, ne reste qu'un divertissement à peine soigné.