Dans L’Innocence (Kaibutsu), la vérité se révèle progressivement à travers une structure narrative fragmentée, où les mêmes événements sont vus sous différents angles : celui de la mère (Saori), de l’enseignant (M. Hori) et enfin de l’enfant (Minato).
La révélation finale
Il s’avère que Minato n’était pas victime de maltraitance de la part de son enseignant, comme sa mère le pensait. En réalité, Minato cherchait à protéger son ami Yori, un garçon introverti et fragile, qui subissait du harcèlement à cause de sa différence. Les comportements étranges de Minato – se couper les cheveux, rentrer avec une seule chaussure, disparaître – étaient liés à son amitié secrète avec Yori et aux pressions qu’il ressentait en essayant de le défendre.
L’histoire révèle que Yori et Minato partageaient un lien profond et complice, teinté d’une ambiguïté émotionnelle qui évoque les premiers émois de l’enfance. Le système scolaire, les adultes et même les parents ont interprété leurs actions à travers leurs propres biais, sans réellement chercher à comprendre ce que les enfants vivaient.
Le message du film
Hirokazu Kore-eda illustre comment la vérité peut être déformée par les perceptions subjectives des adultes, qui projettent leurs propres peurs et jugements sur les enfants. En fin de compte, le film défend une vision humaniste et empathique, suggérant que l’innocence réside dans l’amitié pure et sincère de Minato et Yori, loin des idées préconçues des adultes.