Second long-métrage d’Alain Cavalier, L’insoumis est l’un des rares films français sur la guerre d’Algérie. Il est d’autant plus rare qu’il eut une courte existence cinématographique du fait qu’il fût victime de censure et d’un procès. C’est donc sous la gouvernance de Charles De Gaulle que le cinéaste dût retirer toutes les séquences montrant les pieds noirs dans la résistance. L’insoumis met en scène un Alain Delon qui n’a plus d’espoir face à une guerre qui n’a pas de sens à ses yeux. Il se réfugie à Alger et tente de regagner le Luxembourg. Pour obtenir l’argent nécessaire, il participe à la séquestration d’une avocate chargée de défendre des Algériens. Cette dernière réussie à s’échapper en le soudoyant… Loin d’être optimiste, le long-métrage réalisé en 1964 montre un homme qui court après sa propre mort. Avec son regard noir, Delon délivre une prestation nerveuse face à une Léa Massari énigmatique. Petit bijou d’exception, l’œuvre alterne l’idylle amoureuse et la blessure physique et citoyenne.