Le choix de mettre en exergue la beauté froide et grave d'Alain Delon qui transparait dans ce film révèle une fois de plus le bon goût des Smiths. Car c'est sa scène finale qui est utilisée pour la couverture de l'album "The Queen Is Dead", objet de culte s'il en est. Pourtant l'ambiance de fin de L'insoumis est plus proche des sombres premiers albums de Cure que des mélodies douces et raffinées de la bande à Johnny Marr. Mais peu importe.
Ce second film d'Alain Cavalier raconte l'équipée d'un luxembourgeois ayant déserté la légion étrangère puis l'O.A.S. pendant la guerre d'Algérie pour rentrer chez lui. Porté par un Delon dans ses meilleures années, et incarnant un personnage aussi troublé que son époque, ce film nous balade entre intrigue politique, amour passionnel et drame humain. Pendant toute sa durée, Cavalier s'évertue à nous dépeindre les doutes et essais de cet homme perdu à retrouver le cours de sa vie qu'il regrette d'avoir quitté sans jamais l'avouer. Perpétuellement sous une double menace, celle de son état physique et celle de son statut de hors-la-loi, le héros s'enfonce peu à peu dans l'animalité de la bête traquée.
Malgré le fait que Cavalier ne fasse aucune concession à la sympathie pour son personnage, il réussit à le rendre attachant par le jeu de multiples scènes intimistes.
Ce film fût un échec commercial à cause d'un sujet que la France préférait essayer d'oublier, mais il mériterait une plus grande renommée.
http://www.youtube.com/watch?v=irO0qAdzwcI