L'intro fait montre d'emblée d'une maîtrise dans la mise en scène en faisant la part belle aux panoramiques, avec de petits à-coups mais qui participent à l'aspect artisanal des années 70. Toutes ces vues plongeantes sur San Francisco ont d'ailleurs changé la perception que j'avais d'une ville pentue à la Montmartre que l'on voit d'ordinaire au cinéma. La forme est donc assez réussie si on met entre parenthèses la B.O peu inspirée. Le casting aussi fait le job et les punchlines de Clint fonctionnent bien.
Le problème survient petit à petit et il s'appelle la rigueur scénaristique. Je suis bon client avec certains défauts dans les films mais les aberrations scénaristiques ont tendance à m'exaspérer. Ici elles arrivent à peu près en même temps que Scorpio alias le méchant tête à claques qui réussit toujours à s'enfuir, y compris quand la police cerne l'immeuble où il se trouve.
Mais le climax de l'aberration se produit lors de la scène "juridique" qui ne passe pas du tout. Elle est censée remonter le spectateur contre la justice américaine mais elle parvient surtout à remonter contre le scénariste.
Ok l'inspecteur n'avait pas de mandat pour pénétrer chez le méchant mais le fait que ce dernier ait révélé où se trouvait l'otage et qu'on est pas ne serait-ce que relevé les empreintes sur le lieu du crime, sans parler de l'hospitalisation tranquille du gars sans que la police ne surveille un tantinet les hôpitaux. Bref la liste ne s'arrête pas là mais certaines facilités scénaristiques sont trop grosses pour pouvoir adhérer au projet.
Etant donné le statut du film les défauts paraissent d'autant plus aberrants et la badassitude annoncée n'est pas à un niveau ouf. Le flic de droite qui tire d'abord et qui voit après y en a plein Hollywood. Par contre le placement de produit du flingue c'est moins banal et la métaphore phallique qui va avec est tout aussi subtile.