En pleine Italie mafieuse, à côté de Naples, un jeune vendeur de granités est réquisitionné une journée entière par la Camorra pour surveiller une adolescente qui aurait offensé un gangster local.
Les deux jeunes gens vont se retrouver l'un avec l'autre dans un immeuble abandonné (un ancien hôpital), entouré d'un jardin en friche où les cachettes et recoins sont multiples... lui, 17 ans, timide, un peu gauche... elle, plus effrontée et sûre d'elle... entre les deux, naît petit à petit un étrange jeu de séduction, d'abord contraints de devoir se supporter, il s'adoptent et se rapprochent avant que la journée ne s'achève par le retour des caïds qui mettra fin à cette parenthèse délicate.
Sans ce contexte particulier de la mafia, ce film, dont le scénario est signé par Maurizio Braucci (Gomorra), n'aurait qu'un intérêt moindre. Ces gamins se retrouvent enfermés simplement parce qu'ils sont sous le joug de la Camorra qui dicte et impose les règles à suivre, implicitement, cette histoire nous offre une triste constatation du pouvoir de la mafia sur une partie de la population qui a appris à s'accommoder de ces contraintes comportementales.
Il m'a fallu un peu de temps pour entrer dans ce film dont l'approche très réaliste (lumière et décors naturels, prise de son direct...) rappelle que Leonardo Di Constanzo est issus du documentaire.
Mais lorsque les liens se créent entre Veronica et Salvatore, quand son visage à lui s'illumine où quand elle s'amuse à imiter un jeu de tété réalité lors de la très belle scène de la barque, on est charmé par la sérénité de l'action en totale contradiction avec la violence suggérée par les actions mafieuses.
Le film se clôt comme il a commencé, avec un triste retour à la réalité, cette journée n'aura été qu'une parenthèse dans la vie des jeunes héros condamnée à n'être peut-être qu'un souvenir.
Un film beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît, dommage qu'il faille un peu de temps pour se faire au rythme lent du début... mais pour un premier film, c'est plutôt réussi.
Heavenly
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Ciné 2013

Créée

le 8 mai 2013

Critique lue 370 fois

1 j'aime

1 commentaire

Heavenly

Écrit par

Critique lue 370 fois

1
1

D'autres avis sur L'Intervallo

L'Intervallo
LeBlogDuCinéma
7

Un huis-clos prévisible accompagné d'une fatalité hors-champ fascinante.

Pour un documentariste, cette première fiction est impressionnante. Dans un documentaire, on voit tout aussitôt. On est dans l’explicite. Dans ce film, Leonardo Di Costanzo décide de renverser tout...

le 23 mai 2013

1 j'aime

L'Intervallo
pierreAfeu
6

Critique de L'Intervallo par pierreAfeu

C'est en se plaçant à l'écart du monde, que L'intervallo, dans ce parti pris radical, choisissant la tangente plutôt que l'affrontement, décide d'évoquer une réalité violente. Racontant en creux ce...

le 7 mai 2013

1 j'aime

L'Intervallo
Heavenly
6

Critique de L'Intervallo par Heavenly

En pleine Italie mafieuse, à côté de Naples, un jeune vendeur de granités est réquisitionné une journée entière par la Camorra pour surveiller une adolescente qui aurait offensé un gangster...

le 8 mai 2013

1 j'aime

1

Du même critique

Alps
Heavenly
7

Critique de Alps par Heavenly

Alps est sans doute le film le plus étrange et le plus terne vu depuis longtemps. Alps est un film d'ambiance qui navigue entre poésie macabre et absurdité des situations. Pas exempt de défauts, il...

le 16 avr. 2013

12 j'aime

3

Les Salauds
Heavenly
2

Critique de Les Salauds par Heavenly

Bien qu'il dispose d'un couple d'acteurs que j'apprécie particulièrement, Vincent Lindon et Chiara Mastroianni, ce long-métrage de Claire Denis ne m'a pas emballé du tout... Les salauds est un film...

le 10 août 2013

9 j'aime

L'Étrange couleur des larmes de ton corps
Heavenly
9

Critique de L'Étrange couleur des larmes de ton corps par Heavenly

Après en avoir découvert l'affiche sublimissime et son titre mystérieux, ce 2e long-métrage du duo Cattet/Forzani (Amer) m'a complètement envoûté. Hyper référencé (trop diront les puristes), ce film...

le 4 nov. 2013

7 j'aime