Kekette ki fouette

The Interview est avant tout une histoire de buzz. Un phénomène promotionnel de folie, aussi pitoyable qu'admirable, avec ces rumeurs d'interdiction en salles, d'attaques Nord-Coréenne en cas de projection, ou plus récemment de bombardements de DVD sur ce royaume asiatique. Une communication qu'on retrouve essentiellement sur les pages les plus ringardes de facebook comme Rejoins le côté obscur, on a des cookies, ou Allociné.

Il faut avouer que l'idée est audacieuse avec ces deux journalistes people ayant pour devoir d'assassiner Kim Jong-un. L'ambition est louable mais difficilement assimilable à une comédie, mais sans doute nécessaire pour rendre le contenu acceptable lors de la distribution.

Le film aborde donc des thèmes sérieux comme celui des médias, de la politique, mais tout ceci est complètement dérisoire car Evan Goldberg et Seth Rogen misent tout sur la comédie. L'idée de complot secret et de l'influence des médias sur la population n'est qu'est prétexte pour un humour exquis : Le caca boudin. En effet, l'essence comique même du film est centré autour des excréments et du trou du cul. Si t'aimes voir des gens cacher des choses dans leurs fesses, prendre des balles dans le trou de balle, des dialogues pipi-caca, ou que t'es scatophile, ce grand sketch est fait pour toi.

Comme toute production américano-rigolo, ce n'est pas crédible une seule seconde, que ce soit le déroulement des émissions des deux messieurs, leur convocation par la C.I.A, le plan d'anéantissement par pansement, ou n'importe quelle autre situation. Chaque scène est salement amenée pour un humour pas toujours pertinent, mais... ça fonctionne, chez moi.

Les protagonistes y sont pour beaucoup de choses. Le gros Seth Rogen assure tant bien que mal son rôle de merde, mais James Franco est le plus ridicule, et c'est bien. Il excelle dans ce rôle débile affligeant en jouant la carte de l'exagération, et son personnage de journaliste abruti porte le début de film relativement bien, avec des dialogues à la fois débiles et drôles, selon les goûts.

_ Vous avez conduit mon ami dans une plantation de tigres !
... Ecoute, il fait très sombre, il peut sûrement pas te voir.
_ Ils ont... une vision nocturne.
_ Ils ont des lunettes de vision nocturne ?!

Mais aussi surprenant que cela puisse paraître, le personnage le plus marrant, c'est bien notre dirigeant actuel de notre petit Corée du Nord. A travers une énième relation crypto-gay, on découvre un personnage lunatique haut en couleur, fan de Katy Perry et de Margarita, faisant honte à son père.

Entre bouffonneries puériles et situations rocambolesques, le cocktail est surprenant et laisse place à différentes bonnes surprises. Si toi aussi tu préfères le bon goût sucré d'une Margarita à un Whisky de bonhomme, assume ton homosexualité.

Derrière cet humour douteux, se cache tout de même quelques réflexions mises en avant particulièrement durant la scène de la fameuse interview, sur la Corée et ses tristes occupants. Cette séquence est fortement appréciable, mais regrettable par la scène d'action naze en parallèle, presque autant que le moyen pensé pour tuer Kim Jong-un.

The Interview est le plus gros succès DVD et l'oeuvre la plus polémique de ces derniers temps. Ce n'est pas l'excellente comédie annoncée, mais sans être la merde tant critiquée. Moi, j'avoue avoir été assez embobardé. Et même embobité. L'humour est d'un goût très limite, trop pipi-caca, mais comme dirait l'autre : "Le caca c'est délicieux."

En fait, ce film est entre Sam Gamgee et Boromir. Ce film c'est Gollum.