Cet avant-dernier film de Murnau est à priori assez proche de L'Aurore sorti deux ans auparavant, mais s'en distance sur plusieurs points après vision. Drame amoureux paysan muet (alors que le cinéma est parlant depuis 1927) et désuet presque burlesque dans sa première partie, les premières minutes donnent le sourire tant c'est touchant et idéalisé. Le ton ensuite devient plus mélodramatique et lyrique, tout en restant tout à fait agréable. Ce qu'il y a de remarquable chez Murnau et en particulier dans ce long-métrage, c'est la manière dont le cinéaste manie le mouvement dans toutes la profondeur de son champ, de l'avant-plan à l'arrière il y a du mouvement à voir, c'est vraiment une qualité de son cinéma plus que chez ses contemporains. L'alchimie entre le couple vedette, le bon gars Charles Farrell et la mignonne Mary Duncan est visible.