"You're the next !"
Mais que se passe-t-il donc à Santa Mira, petit village paumé américain apparemment sans histoire ? Il semblerait que d'étranges phénomènes s'y produisent, un médecin s'aperçoit peu à peu que les...
le 11 déc. 2014
34 j'aime
L'Invasion des profanateurs de sépultures est d'abord une méprise. Je croyais me délecter d'un avatar de La nuit des morts-vivants de Georges Romero et j'ai été piégé par un titre français racoleur. Mais la traduction du titre original "L'invasion des voleurs de corps" est presque aussi trompeuse.
Il n'y a ni zombies ni cimetière, le premier monstre prétendument contaminé est le tonton en train de tondre paisiblement sa pelouse. On voit tout au plus des cosses de petits pois géantes qui laissent échapper des copies d'êtres humains.
Une moitié de la critique a détecté au travers de sa grille de lecture que ces Répliquants étaient forcément une allégorie du maccarthysme, l'argument principal étant que le film a été tourné en pleine "chasse aux sorcières" maccarthyste. Pour preuve cryptée Don Siegel n'a -t-il pas fait de Kevin McCarthy son acteur principal ?
C'est aller chercher bien loin la parabole a répondu l'autre moitié de la critique. C'est même aller chercher des crosses sur la tête d'un chauve. Non, ces dangereux fabaçoïdes (de la famille des Fabacées) sont bien sûr l'incarnation de la menace communiste potentielle, l'argument principal étant que le film a été tourné en pleine guerre froide. Pour preuve L'Homme qui en savait trop est sorti la même année.
On aurait d'ailleurs pu en dire tout autant des différents sujets inspirant des terreurs profondes aux WASP des États-Unis : Russes, Noirs, Latinos, Homosexuels en train de planifier leur grand remplacement insidieusement pendant que tout le monde dort.
Alors que penser de cette invasion extra-terrestre ? Une forme d'hystérie collective ? C'est Don Siegel qui a donné lui-même la réponse : le film dénonce tout simplement le conformisme. Quand Kevin McCarthy crie « Vous êtes les suivants ! » sur l'autoroute, il s'agit bien de la menace qui plane sur tout un chacun.
Le film a presque été ruiné par les responsables d'Allied Studios (les producteurs), qui rajoutèrent un prologue et une conclusion que je n'aime pas… Ce qu'ils n'ont pas compris, c'est que le film était sur eux : ils n'étaient pas autre chose que des légumes vivants !
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Le Top du meilleur et du moins bon des 1001 films et 2020 année sans vaccin
Créée
le 12 févr. 2020
Critique lue 179 fois
8 j'aime
3 commentaires
D'autres avis sur L'Invasion des profanateurs de sépultures
Mais que se passe-t-il donc à Santa Mira, petit village paumé américain apparemment sans histoire ? Il semblerait que d'étranges phénomènes s'y produisent, un médecin s'aperçoit peu à peu que les...
le 11 déc. 2014
34 j'aime
Dans une petite bourgade des États-Unis Miles Bennell, un jeune médecin, est témoin d'une psychose collective, certains de ses patients se plaignent de ne plus reconnaître leurs proches, qu'ils ne...
le 17 avr. 2011
33 j'aime
3
Voici l'un des grands films fantastiques des années 50, tourné en pleine "chasse aux sorcières" maccarthyste et donc hautement symbolique par ses sous-entendus (notamment les cosses qui sont censées...
Par
le 9 oct. 2018
32 j'aime
11
Du même critique
J’ai bien failli faire l’impasse sur ce film mais nous étions le 31 août et il me restait deux tickets de cinéma à utiliser dernier délai, donc retour vers l’enfer du 9-3, bien planqué cette fois-ci...
Par
le 1 sept. 2019
34 j'aime
10
Le cinéma français aurait-il trouvé un nouveau souffle grâce à l'absurde ? En même temps que sort Perdrix du prometteur Erwan Le Duc paraît donc le nouvel opus de Guillaume Nicloux, Thalasso. Le...
Par
le 21 août 2019
28 j'aime
10
Similarité, identité, conformité et similitude. Le dernier opus d'Almodovar respecte ces principes. Principe de similarité Julieta est un film sur les rapports mère - fille, comme tous les films...
Par
le 1 juin 2016
28 j'aime
1