Petit film d'époque - 1950 - d'un réalisateur Jacques Deval, plutôt homme de théâtre.
Le film est un huis-clos entre trois personnes Charles (Bernard Blier), Fernande (Madeleine Robinson), son épouse et Maurice (Michel Auclair), un jeune, une relation d'affaire de Charles.
Avec ces simples éléments, on se doute un peu de la trame de l'histoire.
Maurice est invité à diner une première fois, puis y prend goût et s'incruste dans la vie du couple au point de séduire Madeleine. On n'ira pas plus loin dans l'histoire. C'est du classique de chez classique. Surtout quand on voit le train de vie plan-plan du couple et le jeune, beau et dynamique.
Mais ce n'est pas ça qui est intéressant dans ce film aujourd'hui. Ce sont les numéros d'acteur dans une atmosphère paisible où couve le drame. Il y a dans le huis-clos, d'une part, la manipulation de Fernande par Maurice et d'autre part l'aveuglement confiant de Charles.
Le personnage de Bernard Blier est bouleversant de simplicité lorsque ses yeux se dessillent et que la crise éclate. Le fatalisme personnifié. Un grand acteur.
Le réalisme du simple regard de Madeleine Robinson, quand elle comprend qu'elle n'a été que manipulée et que son amour s'effondre, est d'une efficacité et d'une décision implacables. La raison retrouvée. Une grande actrice.
Et puis Michel Auclair, dans un rôle ambigu, joue le rôle du destin dans ce couple sans histoire. Excellent comme d'habitude, dans les rôles qu'il affectionne où il faut louvoyer, manipuler que ce soit dans la sphère privée ou dans les milieux de pouvoir.