Un jeune homme, habitant dans la cité des Roses, grimpe au sommet d'un immeuble et veut se jeter dans le vide. Il attire les badauds, ainsi que les participants à un mariage se déroulant non loin de là, et tous l'incitent à ne pas sauter, puis la soirée s'éternisant, ils poussent cette fois à en finir. C'est alors que les souvenirs du jeune homme nous viennent, une journée perdue...
C'est clairement l'histoire d'un homme qui ne vit que des échecs, aussi bien dans ses relations amoureuses que ses tentatives avortées dans la chanson, et ne voit dans son suicide qu'un exutoire à une vie supposément ratée. La forme est assez particulière, avec une image noir et blanc 16 mm donnant un aspect charbonneux, et le fond ressemble beaucoup à ce qui se faisait dans la Nouvelle Vague, avec un lot d'aphorismes dont Charles Matton a le secret.
C'est parfois très beau, démontrant que ce réalisateur est avant tout un artiste, car il était peintre, architecte, sculpteur, et le cinéma était sans doute une corde visuelle à son arc, montrant qu'il savait sublimer les corps, aussi bien celui de Richard Bohringer que Francine Roussel, qui joue sa petite amie. Par exemple, quand cette dernière est filmée nue jusqu'à la taille, ça évoque clairement la Venus de Milo ; on sent une certaine recherche artistique. Mais pour l'histoire en elle-même, il faut dire que c'est mortel d'ennui, avec ces phrases pompeuses d'un Richard Bohringer débutant, aux cheveux touffus, où il y a plusieurs autres histoires qui n'ont rien à voir avec la choucroute comme on dit, avec un budget qu'on sent limité, d'où l'utilisation, l'abus je dirais, de gros plans.
Reste que Richard Bohringer est plutôt bon, mais c'est un film qui se veut plastiquement beau comme la scène où lui et sa copine font l'amour sous les draps, on sent que le réalisateur veut que les corps soient comme dessinés. Mais ça n'empêche que cet Italien des roses a été pour moi un sommet d'ennui.