L'ivresse du pouvoir (2006)
Toute ressemblance avec la réalité serait, comme on dit, fortuite.
Ce film nous conte une double ivresse : l'ivresse du pouvoir de ceux qui dirigent et l'ivresse du pouvoir du juge d'instruction. L'homme d'affaire est interprété par l'excellent François Berléand. Ce dernier utilise la carte de son entreprise pour payer ses factures personnelles. Il ne s'interdit rien ... jusqu'au jour ou une juge d'instruction décide de mettre un frein à ce genre de pratique. Le monde des affaires apparait corrompu. Pour les dirigeants de ces grandes entreprises les pots de vins, les commissions, les cadeaux semblent normaux. Bien entendu tout cela fait penser à une certaine affaire célèbre ... Les hommes politiques apparaissent eux aussi corrompu, trempant dans des malversations financières. Certaines affaires récentes, et d'autres moins récentes, ne contredisent pas ce point de vue !
De l'autre côté c'est la formidable Isabelle Huppert qui interprète la juge d'instruction. Le film nous montre parfaitement bien sa volonté, sa persévérance et son obstination. On voit aussi sa fragilité et les conséquences de son implication dans sa vie privée. Le film nous montre une justice qui manque de courage et qui offre des promotions aux juges qui veulent trop en savoir. La juge use et peut être abuse un peu de ses pouvoirs. C'est aussi cela l'ivresse du pouvoir.
Mais le film semble montrer que le juge n'est qu'un pion que l'on peut déplacer.
Le thème du film est un bon sujet de réflexion. L'interprétation est excellente.
Il y a quelques détails qui sont laissés de côté et que l'on ne comprend pas trop bien : on aurait par exemple aimé en savoir plus sur la trahison du greffier ...
La fin du film est tout de même pessimiste et devrait nous faire réfléchir. La juge désabusée semble abandonner : le jeu n'en valait pas la chandelle ...