A priori, L’Odeur du Vent accumule les ingrédients qui ont tout pour en rebuter plus d’un : Rythme très lent, minimalisme des actions, plans fixes qui s’éternisent, rareté des dialogues, Pitch moyennement engageant (tel que résumé par IMDB : Un homme handicapé vivant avec son fils handicapé dans un village iranien isolé), scénario construit autour d’une cascades d’avaries, de pannes et l’accumulation de problèmes matériels en zone quasi désertique …
Et pourtant :… tout cela fonctionne à merveille et produit une aventure humaine en forme de conte minimaliste emballant et d’une grande beauté.
A quoi ça tient ?
A l’humanité qui habite tous les personnages, à commencer par celle du personnage principal, l’agent électricien iranien chargé d’aller réparer la panne de courant qui frappe la maison de l’homme handicapé et de son fils cloué au lit. Le technicien va avoir à cœur de rétablir le courant, mais la pièce défectueuse manque au stock. Sa recherche d’une alternative ne va pas être simple, confrontée à mille et un obstacles, mais va aussi l’amener à faire de multiples rencontres. Gens démunis, autres handicapés, paysans de passage qui tous vont faire preuve d’une solidarité et d’une générosité désintéressée dispensées naturellement, simplement, laconiquement.
Tout dans l’accumulation des problèmes qui émaillent cette odyssée pourrait donner lieu à de l’ énervement ou à de la contrariété, mais dans cette campagne de bout du monde, les comportements s’apaisent, les relations sont empreintes de sérénité et de naturel évident. Dans l’adversité, une forme de douceur et de poésie réunit ces personnages, que magnifient la photo et les cadrages précis des paysages d’une grande beauté.